Patrick Roger, le grand sorcier du chocolat

Au départ, le chocolat, il ne l’avait  pas choisi. Apprenti pâtissier un peu rebelle, on raconte que l’un de ses patrons décida de le punir de ses facéties en le cantonnant un jour à la chocolaterie. Et ce fut la révélation. Depuis, il s’ adonne corps et âme au chocolat, arpentant le monde entier à la recherche des meilleures fèves de cacao. Et pour mieux maîtriser l’excellence de ses produits, il n’hésite pas à acheter des hectares d’amandiers dans le sud de la France, par exemple.  S’il s’accorde parfois quelque répit, c’est pour mieux imaginer ou sculpter des formes étranges, sorties d’un imaginaire un peu torturé. Lorsque nous l’avons rencontré le 11 novembre 2016 dans son usine ultra moderne de Sceaux, nous avons découvert un des secrets de sa créativité : l’art de la sieste ! 

Un univers vert émeraude, ultra design

Patrick Roger a l’authenticité rude et directe des personnes originaires du Perche. De la région de son enfance, il a emprunté la couleur émeraude de ses forêts, telle une obsession. On la retrouve sur tous ses packagings, insufflant une modernité ultra design à l’univers feutré et classique des autres grands chocolatiers réputés de la capitale. Ce vert émeraude saute littéralement aux yeux lorsqu’on passe devant sa boutique, place de la Madeleine à Paris. Ses sculptures primitives ou les toutes dernières sorties de son imaginaire fécond interrogent les passants. Chaque boutique parisienne est designée personnellement par « le Chef », comme l’appellent les vendeuses de ses boutiques parisiennes.  Et le vert émeraude sublime avec éclat les créations chocolatées de l’artiste, telle une signature désormais mondiale. Le chocolatier parisien est effectivement particulièrement populaire au Japon.

Un sens de l’excellence, jusque dans le choix sourcilleux de ses produits

Lorsque Surprizz Magazine a rencontré Patrick Roger, nous n’avons pu retenir la question de néophyte qui nous taraudait. Comment peut-on distinguer un grand chocolat d’un autre grand chocolat ? La réponse tombe, toute simple : 

« Un grand chocolat ? Vous pourrez en manger autant que vous en voudrez, sans jamais être écoeuré ! »

Lorsqu’il sculpte, l’artiste chocolatier est d’une concentration extrême. Après avoir travaillé sur d’immenses galoches en chocolat, il nous propose de visiter son usine de Sceaux, ouverte un jour férié. Tous les chocolats sont scrupuleusement assemblés à la main. Le sens de l’effort et la précision concentrée des ouvriers est à l’image de ceux exprimés par leur patron quelques minutes auparavant.

Le bio, comme une évidence

Nous avons ensuite découvert le potager bio de Patrick Roger, composé d’herbes aromatiques, dans le jardin même de son usine. Pour le chocolatier meilleur ouvrier de France, le bio est une évidence :  « comme cette pomme que j’ai ramenée de chez ma mère, du Perche. Un goût comme cela, vous n’en trouverez nulle part ailleurs. »

Pascale Bonnamour

 

Simon Lascombes est un photographe indépendant vivant à Paris. Son portfolio

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